Le « hát canh » constitue la pratique vocale la plus ancienne et traditionnelle du Quan ho (chants alternés) de Bac Ninh. Photo : VNA
Plus de 4.000 ans d’histoire ont légué au peuple vietnamien un patrimoine culturel d’une richesse exceptionnelle et d’une grande diversité. Il constitue non seulement un bien précieux de la nation, mais aussi une ressource essentielle pour le développement durable du pays.

Plus de 4.000 ans d’histoire ont légué au peuple vietnamien un patrimoine culturel d’une richesse exceptionnelle et d’une grande diversité. Il constitue non seulement un bien précieux de la nation, mais aussi une ressource essentielle pour le développement durable du pays. Dans un contexte de mondialisation et d’urbanisation rapides, la préservation et la valorisation du patrimoine culturel deviennent une mission d’autant plus importante et urgente.
Selon le Département du patrimoine culturel (ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme), jusqu’à la mi-2024, le pays comptait plus de 40.000 monuments historiques et sites patrimoniaux, dont 8 sites culturels et naturels inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, 130 vestiges nationaux spéciaux, 3.621 vestiges nationaux et plus de 10.000 vestiges classés au niveau provincial.






Concernant le patrimoine immatériel, environ 70.000 éléments ont été recensés dans tout le pays, dont 15 ont été inscrits par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ; 9 figurent au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO ; 498 sont inscrits sur la Liste nationale du patrimoine culturel immatériel et 265 objets ou ensembles d’objets ont été reconnus comme Trésors nationaux. Le Complexe paysager de Trang An demeure à ce jour le seul site mixte du Vietnam et de toute l’Asie du Sud-Est.
Ce trésor patrimonial foisonnant ne contribue pas seulement à la diversité et à l’identité de la culture nationale dans le processus d’intégration internationale. Il représente également un facteur et une ressource majeurs pour le développement socio-économique. De nombreux patrimoines sont devenus en effet des produits culturels et touristiques complets, à la fois moteur et objectif de la croissance touristique, constituant ainsi un capital précieux pour renforcer la marque nationale à l’ère de la mondialisation.

Ces dernières années, le Vietnam accorde une importance croissante au patrimoine, considéré comme une ressource qui, lorsqu’elle est exploitée de manière appropriée, devient un moteur du développement durable. Ainsi, l’État a financé des milliers de milliards de dôngs afin d’appuyer les localités dans la protection, la restauration et la mise en valeur des monuments et sites patrimoniaux, lesquels deviennent progressivement des pôles d’attraction pour les touristes nationaux et internationaux. Le Complexe des monuments de Huê ou la baie de Ha Long, qui n’ont accueilli pendant les années 1990 que quelques dizaines de milliers de visiteurs, attirent désormais plusieurs millions de touristes chaque année. Cinq ans après son inscription au patrimoine mondial par l’UNESCO, Trang An reçoit plus de 6,3 millions de visiteurs par an.
L’encouragement de la participation du secteur privé aux activités de préservation a permis de mobiliser des ressources importantes provenant d’organisations, d’entreprises, de communautés ainsi que de l’aide de l’UNESCO et d’autres institutions gouvernementales et non gouvernementales. Plusieurs projets de restauration emblématiques, tels que la pagode au Pilier unique ou des monuments de Huê, ont été menés avec la participation active des communautés locales, contribuant à la préservation du patrimoine tout en stimulant le développement touristique.
Les patrimoines culturels immatériels bénéficient également de programmes de collecte, d’étude, de restauration, de transmission et de présentation, contribuant directement à enrichir la vie culturelle locale et à améliorer l’économie communautaire. De nombreux groupes communautaires participent de manière volontaire et significative à la sauvegarde du patrimoine. Certains éléments immatériels sont devenus des attractions touristiques majeures, donnant une identité forte aux localités : le Quan ho (chants alternés interprétés par les liên anh-chanteurs et les liên chi-chanteuses) de Bac Ninh, la fête du temple Soc, la pagode des Parfums à Hanoï, le Ca Huê ou encore les courses de pirogues Ghe Ngo à Soc Trang.

Dans de nombreuses villes et provinces, le patrimoine culturel a joué un rôle déterminant dans la restructuration économique, créant des dizaines de milliers d’emplois et améliorant significativement les conditions de vie. Vingt ans après son inscription au patrimoine mondial, Hôi An a contribué à faire du tourisme le secteur dominant. Les recettes générées ont permis de renforcer les investissements dans les infrastructures, l’éducation, la santé, la sécurité ainsi que dans la préservation du patrimoine lui-même.
En 2023, le Vietnam a été désigné pour la quatrième fois par les World Travel Awards (WTA) comme « Première destination mondiale du patrimoine », confirmant une fois de plus l’attrait exceptionnel de ses ressources naturelles et de ses valeurs patrimoniales, et contribuant à élever le statut touristique du pays sur la scène internationale.
Dès les premières années de l’indépendance, le Parti et l’État ont affirmé l’importance du patrimoine culturel et la nécessité de préserver et promouvoir les valeurs culturelles traditionnelles de la nation.
Le 23 novembre 1945, le Président Hô Chi Minh a signé le décret 65/SL, premier acte juridique de l’État en matière de conservation du patrimoine, soulignant que la protection des vestiges est « une tâche très importante et indispensable à l’édification du Vietnam ».


En 2001, la Loi sur le patrimoine culturel a été adoptée par la l’Assemblée nationale, constituant le fondement juridique suprême pour la protection et la valorisation du patrimoine.
En 2005, le Premier ministre a décidé de faire du 23 novembre la « Journée du patrimoine culturel du Vietnam », visant à promouvoir la préservation, encourager la participation active des citoyens et honorer les valeurs patrimoniales nationales.
Au fil des années, cette journée est devenue un festival ravivant la flamme du patrimoine dans le cœur de millions de Vietnamiens.



L’application des nouvelles technologies dans la gestion du patrimoine et la création de bases de données numériques ont été largement renforcées. Le 2 décembre 2021, le Premier ministre a approuvé le Programme de numérisation du patrimoine culturel pour la période 2021-2030. Sur cette base, les organismes compétents ont commencé à standardiser et numériser les données des musées et des sites patrimoniaux, constituant progressivement une base de données commune du secteur afin d’exploiter pleinement le potentiel du patrimoine dans les industries culturelles.


L’évolution de la pensée théorique du Parti concernant la « valorisation du soft power de la culture vietnamienne » -introduite pour la première fois dans les documents du 13e Congrès national du Parti— affirme la valeur fondamentale du patrimoine matériel et immatériel. L’identité culturelle vietnamienne et la force de l’homme vietnamien sont désormais considérées comme la racine du soft power, une ressource essentielle pour le développement durable et l’intégration internationale du pays.-VNA
